Lieu de stage

Venant de la Haute-Ecole de Louvain en Hainaut (HELHa) de Braine-le-Comte, j'ai été habitué à une Haute-Ecole de taille normale. En arrivant à HEFF, je suis tombé face à un immense établissement avec un nombre important d'étudiants. Il y a plusieurs bâtiment, un peu comme à l'ULB (dans une proportion bien moindre, nous nous entendons bien), 3 étages qui sont avec une hauteur sous plafond impressionnante. Mon premier ressenti a été du coup négatif ; je ne me suis pas senti à l'aise, dans un environnement inconnu relativement vaste avec énormément de monde. 

Au final, après plusieurs heures de stage, je me suis déjà habitué et c'est davantage un sentiment positif qui m'envahis en écrivant ces lignes. Je me sens bien à la HEFF, l'équipe de professeurs, la direction et les étudiants sont tous bienveillants et accueillants. Je suis très heureux de ce choix de Haute-Ecole pour mes stages.

Comme expliqué précédemment, j'avais une crainte de ne pas savoir accorder mon horaire de jeune travailleur débordé dans le monde de l'enseignement avec celui d'un master de spécialisation. Cependant, pour des raisons personnelles de projets futurs, je me devais de tenter ce master en un an en effectuant mes 300 heures de stage. Heureusement, après discussion avec l'équipe de l'ULB, notamment avec Nadine, j'ai pu valoriser mes différents mandats d'étudiant-assistant de l'ULB pour diminuer mes heures de stage. Effectuer 200h de stage est bien plus faisable. 

De plus, mon maitre de stage, Didier Vandenberghe, est une personne à l'écoute et très ouverte à la discussion. J'ai pu aisément accorder mon horaire avec le sien pour que tout se passe pour le mieux. Nous échangeons beaucoup par message et par appel pour s'accorder sur les dates de mes stages. 

En me renseignant en ligne et en discutant avec la direction et des professeurs de la HEFF, j'ai pu retracer l'histoire de cette Haute-Ecole. Je vais m'intéresser à quelques éléments importants qui, je pense, permettent de réfléchir sur la manière de choisir son future lieu de travail. Les sources consultées pour faire été de l'histoire de la HEFF ne sont donc pas scientifiques, mais seront néanmoins mentionnées (HEFF, s.d. ; ICTjob, s.d.).

La Haute-Ecole Francisco Ferrer, fondée en 1996 à la suite du décret de Bologne visant à réorganiser l'enseignement supérieur en Communauté française de Belgique, est un établissement formant notamment des futurs enseignants S1, S2 et S3, se distinguant par son positionnement géographique au cœur de Bruxelles. Son origine remonte néanmoins bien plus loin. Elle porte le nom de Francisco Ferrer, une figure emblématique de l’éducation laïque et progressiste, ce qui reflète à mon sens l’importance qu’elle accorde aux valeurs d’inclusion, d’égalité et d’émancipation par l’éducation. Aujourd'hui, cette Haute-Ecole propose une grande diversité de formations dans les domaines pédagogiques, économiques, sociaux, techniques, et artistiques.

Ce qui me frappe particulièrement dans le cadre des stages que j’y réalise, c’est sa mixité culturelle et sociale. Située dans une capitale cosmopolite, elle accueille tous types d'étudiants ayant des parcours relativement différents (un peu comme le public de l'ULB), ce qui en fait un lieu d’apprentissage riche. Cette diversité nourrit une réflexion constante sur la manière dont l’enseignement peut répondre aux besoins variés des étudiants et aux enjeux actuels de la société et de l'éducation des élèves. En fait, je me sens nourrit par cette diversité auprès des étudiants, car ils ont des visions de l'éducation qui sont différentes de la mienne. Ils n'ont pas le spécialement le même vécu scolaire que le mien. Certains m'ont expliqué être en total désaccord avec le système actuel. Ils veulent pouvoir faire bouger les choses. Un étudiant m'a expliqué que ses professeurs de secondaire lui ont toujours dit qu'il n'était pas capable de réussir des études. Il est en Bachelier 3 et tout se passe bien pour lui. Ce genre de conversation me pousse à communiquer avec le plus de personnes possibles et me conforte dans l'idée que j'ai fait le bon choix d'étude avec ce master de spécialisation. Sans ce choix, je n'aurai certainement pas rencontré tant de parcours différents.

La HEFF n'échappe pas au décret concernant la formation initiale des enseignants et passe à une quatrième année d'étude. Ils mettent tout en œuvre pour que les étudiants aient des stages qualitatifs, les préparant au mieux à leur futur métier. Cela me pousse à reconsidérer l’importance de l’apprentissage sur le terrain. En effet, mes stages de Bachelier se sont tous bien passés, mais je ne me sentais pas prêt. En arrivant à l'université, ce sont surtout des cours théoriques que j'ai suivi. Ce sont des compétences d'analyse, de réflexivité que j'ai davantage développées. Cela m'a amené à réfléchir sur ma propre pratique : Ai-je tendance à survaloriser les connaissances théoriques par rapport aux compétences pratiques ? Est-ce que je préparerai suffisamment mes futurs étudiants à confronter la théorie à la réalité du terrain ? Ce sont ces questions qui m'ont poussé à inclure des éléments de pratiques et la réalisation d'un travail plutôt qu'un examen écrit dans le choix du cours (cf. Nerveux). Cependant, je ne peux nier ma passion pour la recherche et le monde scientifique. Je devrai faire attention garder un aspect pratique dans mes futurs cours.

Enfin, le choix du nom de Francisco Ferrer lui-même invite à réfléchir : ce pédagogue prônait une éducation qui libère, qui émancipe. Cette philosophie me pousse aussi à me demander : Comment puis-je, dans mes cours, véritablement contribuer à l’émancipation des élèves et/ou des étudiants ? Est-ce que mes choix pédagogiques sont toujours guidés par cette finalité, ou est-ce que je cède parfois aux contraintes institutionnelles ou aux habitudes ? Pour le moment, dans mon emploi actuel, j'ai l'impression de céder aux contraintes de mon école pour me focaliser sur mon master de spécialisation. En prendre conscience est déjà un bon début! Dans un cours suivi l'année passée, nous avons discuté d'une pédagogie émancipatrice pratiquée par Paulo Freire (Dubois, Ahlers Vergara et Lescouarch, 2020). Via le bouton ci-dessous, vous avez accès à une explication détaillée de cette pédagogie :

Pédagogie émancipatrice

Je pense qu'une réflexion sur les pédagogies critiques et notamment celle-ci pourrait permettre de trouver des pistes de solutions pour favoriser l'émancipation des étudiants, notamment sur la manière de conscientiser les étudiants ou les élèves à passer à l'action pour s'émanciper par eux-mêmes, en passant par un dialogue et une cohésion avec les autres (Broussal, 2019 ; Caron, 2022). On ne peut s'émanciper individuellement, sans rentrer dans un système.

Une réflexion apportant des éléments différents est disponible en cliquant sur le bouton suivant :

Réflexion sur l'identité d'une Haute-Ecole

J'écris ces lignes au début du mois de mai, maintenant que mon stage est presque terminé. J'ai pu remarquer qu'il y a énormément d'étudiants à la HEFF (c'est le premier constat de cette partie). Je m'attendais donc à un système qui roule en terme d'organisation. Au final, je trouve qu'il y a eu trop de petits de problèmes d'organisation qui sont sources de stress pour tout le monde. Ces problèmes allaient d'une mauvaise communication des locaux de cours, à une mauvaise communication pour les consignes d'examen, ou encore à une gestion administrative des documents de stage par version papier. Etant assez maniaque dans la vie de tous les jours, j'ai besoin d'une organisation hyper structurée. Je me rends compte qu'arriver avec mes habitudes et ma manière de fonctionner dans une organisation telle qu'une Haute-Ecole ne pourra peut-être pas fonctionner. Je devrai travailler sur une longue durée pour m'habituer à un système et tenter de l'améliorer au fur et à mesure.