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Enseignant de mathématiques


Institut de la Vierge Fidèle

À la fin de mon master en sciences de l’éducation, j’ai décidé de franchir une nouvelle étape : entrer dans le monde du travail en tant qu’enseignant de mathématiques en secondaire inférieur. Ce choix s’est imposé pour plusieurs raisons. Je voulais commencer à gagner ma vie et soulager mes parents, qui m’ont soutenu sans faille tout au long de mon parcours académique. Leur dévouement et leur confiance m’ont permis de m’épanouir, et je leur en suis profondément reconnaissant. Je souhaitais aussi m’immerger dans la réalité du terrain. Enseigner dans le système scolaire belge francophone est un défi à la vue des nombreuses problématiques traitées durant mon master, et je voulais mieux comprendre les enjeux et les défis concrets auxquels les enseignants et les élèves font face. Cette expérience est également un moyen pour moi de gagner en légitimité en vue de mes envies futures, notamment mon souhait de devenir assistant-doctorant en sciences de l’éducation.

Lorsque j'ai déposé mon CV en ligne, tout s’est enchaîné rapidement : j’ai reçu plus d’une dizaine de propositions d’entretien d’écoles intéressées par mon profil. Mon choix s’est finalement porté sur l’Institut de la Vierge Fidèle, notamment parce que la directrice m'a appelé littéralement 2 minutes après avoir vu mon profil, pour sa proximité géographique et parce que l’équipe des professeurs de mathématiques m’a semblé particulièrement coopérative et accueillante. Leur soutien m’a permis de prendre mes marques rapidement et de trouver un équilibre entre mon travail et mon master de spécialisation en formation d’enseignants, que j'ai commencé en parallèle.

Dans ce poste, j’ai la charge de cinq classes : une classe de 1ère, une de 2e, deux classes de 3e, et une classe de 4TQ en option art. Même si je dois retravailler mes cours pour les adapter à mes élèves et répondre à leurs besoins spécifiques, l’équipe des professeurs de mathématiques m'a énormément apporté. Je peux leur faire confiance les yeux fermés et me baser sur leurs préparations qui sont qualitatives.

Cela dit, cette expérience m’a aussi confirmé que, bien que j’apprécie le contact avec les élèves et le plaisir de transmettre les mathématiques, ce n’est pas le métier de mes rêves. Mon attrait pour le monde de la recherche reste présent et continue de me motiver. 

Le choc de la réalité arrive aussi peu à peu.. J'écris ces lignes en décembre 2024, pendant les fêtes de fin d'année (bonne année!!). J'ai découvert ce monde de l'enseignement, ce monde professionnelle. Cependant, plusieurs éléments viennent assombrir ma situation qui semble être relativement positive. Je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous pour comprendre ce qu'il en est.


Je parle généralement beaucoup et très vite... Bonne écoute! Je pense que parler à cœur ouvert était nécessaire pour cette partie.
Voici les timecodes des différents points que je mets en avant dans cette vidéo : 
00:00 - 03:08 : introduction + rappel de mon objectif de faire de la recherche
03:08 - 04:37 : équipe des professeurs de mathématiques
04:37 - 08:27 : normalisation de l'échec
08:27 - 09:32 : vision de l'échec par les élèves
09:32 - 12:21 : conclusion (lien avec les inégalités scolaires)

Après presque une année compète (j'écris ce texte en mai 2025), mon positionnement à évoluer et je pense avoir changer de positionnement concernant plusieurs aspects.

  • Avec le temps et grâce à certaines discussions avec des collègues, j'ai su apprendre à me distancer de certaines situations que jugeais problématique. A la place d'avoir une vision naturellement négative et de rentrer dans une potentielle confrontation, car je me basais uniquement sur mon ressenti, j'ai appris à nuancer mon avis en prenant le temps d'analyser la situation en question. Cela me laisse plus de temps pour en discuter avec des personnes compétentes qui peuvent me donner une vision différente de la situation, sous leur prisme.
  • J'ai appris à me focaliser davantage sur le côté humain que sur les autres facettes du métier, ce qui me correspond mieux au final. Je me sens plus proche de mes élèves, de mes collègues, de ma direction ; je me sens donc mieux avec moi-même. Cette décentration est venu également avec les discussions que j'ai pu avoir avec mes collègues. 
  • Ce n'est toujours pas le boulot de mes rêves, mais je commence néanmoins à apprécier ce que je fais de plus en plus, grâce notamment à cet aspect social qui prend une place prépondérante dans le métier d'enseignant.
  • Je n'ai pas encore trouvé de moyens d'aider tous les élèves comme ils le méritent, mais je ressens une dynamique de plus en plus positive qui va finir par les pousser à réussir. Je pense que cela passe par la priorité que j'ai mise sur le côté relationnel.

C'est donc un bilan plutôt positif au final. J'ai su m'adapter à mon milieu et je pense évoluer dans le bon sens, car c'est celui qui me correspond.