Etudes supérieures
Mon parcours dans l’enseignement supérieur a débuté avec une agrégation pour l’enseignement secondaire inférieur en mathématiques (Bachelier AESI en mathématiques). Cependant, ne me sentant pas entièrement à l’aise lors de mes stages, j’ai décidé de poursuivre mes études avec un Master en sciences de l’éducation pour développer des compétences. Ce choix a été décisif : j’ai découvert une véritable passion pour le domaine de la recherche et de la formation pour adultes, des univers qui m’ont captivé et dans lesquels je me suis pleinement épanoui. Aujourd’hui, mon objectif est de décrocher un poste d’assistant-doctorant pour continuer dans cette voie et approfondir mon intérêt pour la recherche. En parallèle, j’ai choisi de m’engager dans un Master de spécialisation en formation d’enseignants cette année, pour enrichir encore mes compétences et acquérir des outils supplémentaires en vue de former des adultes dans le futur.
Bachelier AESI mathématiques

La pédagogie
Mon choix de m’engager dans un bachelier AESI en mathématiques s’est imposé naturellement après ma cinquième secondaire. Les mathématiques sont devenues bien plus qu’une matière scolaire pour moi : elles représentent un univers structuré et logique, un langage unique à travers lequel on peut comprendre et résoudre des problèmes. Au fil de cette découverte, j’ai ressenti l’envie de partager cette passion avec les autres, notamment en commençant à aider mes amis pour les interrogations. J'ai commencé à donner des cours particuliers régulièrement.
Ce goût pour l’enseignement a éveillé en moi l’idée de devenir professeur, un métier qui me permettrait non seulement de transmettre des savoirs, mais aussi de susciter chez les jeunes cette même fascination pour les mathématiques. La pédagogie est pour moi une source de richesse, car elle ne se limite pas à un simple transfert de connaissances ; elle est un art de l’accompagnement et de l’encouragement. Je voulais transmettre ce que j'ai pu ressentir comme motivation avec ma professeure de mathématiques en cinquième secondaire. Cela passe, pour moi, par une pédagogie active combinée à une ambiance de travail drôle et dynamique. Ce que j'ai vécu, je veux pouvoir le faire vivre aux autres.

Les stages
Durant mes stages en deuxième et surtout en troisième année de mon bachelier, j'ai découvert à quel point j’étais à l’aise avec la matière des mathématiques. Enseigner cette discipline me semblait naturel, et j’avais hâte de transmettre cette passion aux élèves. Cependant, malgré ma maîtrise de la matière, je me suis rapidement senti bridé dans mon approche pédagogique. Je voulais enseigner de manière créative, trouver des moyens originaux d’aborder les concepts, mais le cadre et les attentes des stages en secondaire ne me laissaient pas cette liberté. Cette limitation a été une source de frustration pour moi. Surtout que ma compagne, qui faisait des études d'institutrice primaire en même temps, avait une liberté presque totale sur sa manière de préparer ses cours.
Si, en apparence, mes stages se déroulaient bien et mes évaluations étaient positives, intérieurement, des doutes commençaient à s’installer. Je ne pouvais m’empêcher de me demander : "Est-ce que ce métier est fait pour moi ? Suis-je prêt à enseigner au final?". Cette expérience m’a amené à réfléchir sérieusement à mon avenir en tant qu’enseignant et m’a poussé à envisager d’autres voies pour partager ma passion des mathématiques et explorer la pédagogie de manière plus flexible. Est-ce que continuer mes études ne serait pas un choix intéressant?

Les inégalités
Les inégalités me touchent profondément depuis mon plus jeune âge. Issu d'une famille ouvrière, j’ai grandi dans un environnement où mes parents luttaient constamment pour boucler les fins de mois, mais ils se sont toujours battus pour que mes frères, ma sœur et moi ne manquions de rien. Ils nous ont inculqué des valeurs essentielles de travail, de motivation et de persévérance. Très tôt, j’ai commencé à travailler pour les aider, car, dans notre famille, nous avons toujours appris à nous serrer les coudes et à nous battre ensemble.
Ce sujet des inégalités est un sujet qui m'a frappé dès le secondaire, en observant les différences entre ma réalité et celle de certains de mes amis. Pourtant, c'est durant mes stages en Haute École que j'ai été véritablement choqué : entendre certains professeurs affirmer qu’on ne pouvait pas aider tout le monde et qu’il fallait faire des choix m’a profondément troublé. Ces "choix" sont malheureusement trop en corrélation avec ce niveau socio-économique. Cette approche, si contraire aux valeurs d’inclusion et de justice sociale, m’a, dans un premier temps, démotivé à l'idée de poursuivre dans le domaine de l’enseignement. Je doutais de vouloir intégrer un milieu où ces mentalités pouvaient persister.
Avec du recul, cependant, j'ai réalisé que ce qui semblait être un obstacle pouvait être une opportunité. En restant dans l'enseignement et en m’engageant pour le changement au sein même de ce monde, j’aurais la chance d'agir de l'intérieur et de contribuer à faire évoluer les mentalités. Cette réflexion a renforcé ma motivation : plutôt que de tourner le dos à ce combat, j’ai choisi de m’y investir pleinement, avec l’espoir d’apporter une différence. Cela passe par des connaissances précises en éducation. Le choix de faire un master pour développer mes compétences était donc logique.
Master en sciences de l'éducation, finalité approfondie

Les études
Quand j’ai décidé de me lancer dans un master en sciences de l’éducation après mon bachelier AESI en mathématiques, je ne savais pas exactement dans quoi je m’embarquais. Je savais seulement que je n’étais pas prêt à entrer directement dans le monde du travail. J'avais besoin de me découvrir davantage, d’élargir mes horizons et de réfléchir à ma place. Ce choix, qui était à l’origine dû à mes incertitudes, s’est révélé être une des meilleures décisions de ma vie.
Ce master a transformé ma vision de l’éducation. J’ai appris à remettre en question des choses que je considérais comme acquises et à découvrir des réalités complexes qui régissent les systèmes éducatifs. Les discussions, les lectures, les débats et les projets m’ont ouvert les yeux sur des sujets variés comme la didactique, les dynamiques d’inégalités scolaires. Chaque cours, chaque échange m’a permis de développer de nouvelles compétences, mais aussi de mieux comprendre l’impact des choix pédagogiques et politiques sur les élèves.
Ce master a également été le point de départ de mon amour pour le monde de la recherche. J’y ai découvert le plaisir d’explorer des problématiques éducatives, de formuler des questions pertinentes et de construire des réflexions étayées par des recherches scientifiques. Ce processus continue de m’animer aujourd’hui. Je sais désormais que la recherche est une voie qui me passionne profondément, et j’espère pouvoir y contribuer dans le futur.
Je suis incroyablement reconnaissant d’avoir suivi ce parcours. Il m’a permis de devenir plus compétent, plus critique et plus engagé envers l’éducation et ses enjeux. Ce master m’a non seulement préparé à être un meilleur enseignant ou formateur, mais aussi à envisager des rôles plus larges. Parfois, on ne sait pas si nous faisons les bons choix, mais nous agissons quand même. Dés lors, je sais que ce choix était le bon et que je suis plus qu'épanouis grâce à lui.

La représentation étudiante
Durant mes trois années de master (programme complémentaire, master 1 et master 2), j’ai eu l'opportunité d’être le représentant des étudiants de ma filière. Être représentant des étudiants a été une expérience enrichissante, tant sur le plan personnel que professionnel. J'ai voulu m'investir au maximum pour aider le plus d'étudiants possibles. Chaque jour, je recevais des dizaines de messages des étudiants, contenant des questions, des préoccupations ou des demandes spécifiques. Ces échanges m’ont permis de comprendre les besoins des étudiants et de jouer un rôle clé dans la réduction de certaines inégalités au sein de notre filière. En communiquant efficacement les informations, en jouant le rôle de médiateur entre les étudiants, les professeurs et l’administration, j’ai pu contribuer à instaurer un climat de compréhension mutuelle et d’équité. En prenant du recul, je pense avoir pu aider plusieurs étudiants qui auraient possiblement eu plus de difficultés à s'intégrer dans ce monde universitaire.
Ce poste m’a également offert une certaine perspective sur le fonctionnement d’une faculté. En participant aux conseils facultaires, aux conseils étudiants et à d’autres instances décisionnelles, j’ai découvert les rouages administratifs et pédagogiques qui régissent la vie universitaire. Ces expériences m’ont permis non seulement de défendre les intérêts des étudiants, mais aussi d’apprendre à naviguer dans ces structures complexes et à mieux comprendre les enjeux qui les traversent. J'ai également appris à adopter une posture externe aux problèmes et à pratiquer de l'écoute active pour résumer un problème. J'ai dû écrire un nombre incalculable de mails pour différents services. Je pense avoir développé plusieurs compétences nécessaires dans un monde professionnelle telle que le nôtre.
J’en retire également une immense satisfaction liée aux nombreux projets que j’ai pu initier. Parmi eux, la création de pulls pour notre filière, des guidances pour trois cours particulièrement difficiles, ou encore un drive collaboratif contenant des notes de cours et des synthèses complètes. Ces initiatives avaient pour objectif de rendre la vie étudiante plus agréable et de favoriser la réussite de tous.
Enfin, ce rôle m’a aidé à tisser des liens avec les professeurs et à me faire connaître dans la faculté. Cette reconnaissance, combinée à l’impact positif que j’ai pu avoir (dû moins que je pense avoir eu ahah), me remplit de gratitude et d’enthousiasme. J'espère avoir aidé un maximum d'étudiants.

Etudiant-assistant
Durant mes années de master, j’ai eu la chance de m’investir dans le rôle d’étudiant-assistant, une expérience qui a non seulement enrichi mes compétences, mais aussi confirmé mon intérêt pour l’enseignement supérieur et la formation des adultes.
En master 1 et master 2, j’ai été étudiant-assistant pour le cours LOGO-E5001 - Méthodologie de la recherche et statistiques, dispensé par Madame Julie Bertels (avec une amie-étudiante). Grâce à mon bagage en mathématiques, je me sentais à l’aise avec cette matière, et ce mandat était une opportunité idéale pour mettre un pied dans le monde universitaire. Nous avons entrepris de restructurer les guidances en profondeur pour les rendre plus accessibles et efficaces. Plutôt que 6 séances, nous avons proposé un nouveau format de 10 séances de 2 heures, avec un canevas identique pour chaque présentation, permettant une progression logique et claire. Nous avons également introduit des outils pédagogiques innovants par rapport aux anciennes guidances, comme un examen blanc pour préparer les étudiants, et un forum en ligne pour répondre à leurs questions. Ce fut un travail exigeant, mais extrêmement gratifiant, d’autant plus que ces guidances ont rencontré un franc succès, avec une moyenne de 80 étudiants par séance. Ces deux années m’ont permis de réaliser à quel point l’enseignement pour adultes me plaît, car je l’ai fait avec un immense plaisir avant de transmettre le flambeau à deux nouveaux étudiants-assistants.
En master 2, en parallèle de ce mandat, j’ai également initié et coordonné un projet de nouvelles guidances pour trois cours qui posaient des difficultés aux étudiants. Grâce à mon rôle de représentant des étudiants et à plusieurs réunions menées l’année précédente avec les professeurs, un budget a pu être débloqué pour mettre en place ces sessions. Les cours concernés étaient :
- EDUC-E3055 - Questions d’épistémologie, de laïcité, de neutralité et de religions en éducation (Monsieur José-Luis Wolfs)
- EDUC-E4028 - Didactique comparée et questions spéciales en éducation (Monsieur Thomas Barrier)
- EDUC-E4016 - Méthodes de recherche en éducation (Monsieur José-Luis Wolfs)
Ces guidances avaient pour objectif d’aider les étudiants à mieux comprendre et travailler les notions clés de chaque cours, tout en proposant une approche pédagogique différente. En moyenne, elles ont rassemblé 40 étudiants par séance.
Ces mandats m’ont non seulement permis d’affiner mes compétences organisationnelles et intellectuelles, mais aussi d’apporter un soutien concret à mes pairs tout en renforçant ma passion pour l’enseignement et l’université. Ce sont des expériences dont je garde un souvenir extrêmement positif et qui ont confirmé mon envie de poursuivre dans cette voie.
Master de spécialisation en formation d'enseignants
Depuis septembre 2024, j’ai entrepris un master de spécialisation en formation d’enseignants, un choix réfléchi et aligné avec mes aspirations personnelles et professionnelles.
J’ai réalisé à quel point la formation pour adultes m’intéresse et me passionne. Que ce soit à travers mes expériences d’étudiant-assistant, mes mandats de représentant des étudiants, ou encore mes échanges avec mes pairs et mes professeurs, j’ai développé un véritable goût pour accompagner, guider et transmettre dans un cadre d’apprentissage adulte. J’aime créer des espaces où la réflexion, les débats et les discussions prennent tout leur sens, et je me sens épanoui dans ces contextes. C'est en partie pour cela que je suis le genre d'étudiant qui ne rate aucun cours.
J’ai pris conscience de ma soif constante d’apprendre. Être en cours, discuter, débattre, et me stimuler intellectuellement sont des activités qui me dynamisent et m’apportent un réel équilibre. Ce master est pour moi une opportunité de continuer à explorer des idées, à questionner les pratiques éducatives et à approfondir ma compréhension des enjeux liés à la formation des enseignants.
Ce choix répond également à mon envie de garder un pied dans le monde universitaire. Ce milieu, que j’ai appris à connaître et à apprécier au fil de mes années de master, m’attire par ses perspectives de recherche. En poursuivant ce master, je continue d’évoluer dans un environnement académique qui m’inspire et qui pourrait me permettre de concrétiser mon objectif : intégrer un jour l'ULB en tant qu'assistant-doctorant et m’impliquer pleinement dans le monde de la recherche.
Ce master de spécialisation est donc bien plus qu’une simple année d’étude supplémentaire : c’est une étape clé dans mon parcours, un tremplin vers de nouvelles opportunités et une chance de rester connecté à mes passions et à mes ambitions.
J'ai d'ailleurs écrit une réflexion plus personnelle sur ce master de spécialisation et ce qu'il m'a apporté.
